Fernand et Jacqueline possèdent une jolie maison avec un petit jardin. Disposant d'une petite retraite, ils aimeraient se procurer un complément de revenus sans changer leurs habitudes. Ils ont entendu parler du viager mais sont encore réticents. Stéphanie Swiklinski, diplômée notaire, les aide à faire le tri sur les idées reçues et le viager.
Stéphanie Swiklinski : La vente en viager est vraiment une solution qui mérite de retenir notre attention. Pour le vendeur, il va de soi qu'il y a un certain "cap psychologique" à passer. Mais, pour celui qui souhaite rester dans sa maison malgré un âge avancé, tout en ayant un revenu complémentaire, la vente en viager peut être une bonne formule. Avec un viager occupé par exemple, vous pourrez, tout en restant chez vous, empocher un capital non négligeable et surtout percevoir une rente à vie qui constituera un complément de revenus. Vous aurez ainsi la possibilité de financer des soins à domicile (souvent très coûteux). Ce procédé a d'autant plus d'attrait pour les personnes qui n'ont pas d'enfants, et que ces derniers pourraient aider.
Stéphanie Swiklinski : Il est en effet possible de vendre sa maison en viager tout en continuant à l'habiter. Il faut alors se réserver un droit d'usage et d'habitation jusqu'à la fin de sa vie. Il s'agit d'un viager occupé contrairement au viager libre. Ce droit d'habitation peut d'ailleurs être réservé jusqu'au décès du conjoint du vendeur. La rente versée sera dans ce cas réversible, ce qui signifie qu'au décès d'un époux, elle continuera à être versée intégralement au survivant. Chaque clause a son importance ! L'acte de vente devra ainsi prévoir une répartition des charges afférentes au bien. Très souvent, il est prévu que les réparations locatives et la taxe d'habitation soient à la charge du vendeur et la taxe foncière à la charge de l'acquéreur. Cependant, une répartition différente des charges peut s'envisager de manière conventionnelle.
Stéphanie Swiklinski : Voici effectivement le risque principal auquel vous pouvez être exposé : le non paiement de la rente par l'acquéreur. Il faut donc le choisir avec le plus grand soin ! Si les paiements sont irréguliers ou s'ils cessent brutalement, vous pourriez vous retrouver dans une situation financière délicate. Heureusement, il existe la clause résolutoire. Prévue systématiquement à l'acte de vente, elle permet de faire annuler la vente par le tribunal de grande instance. Mais cela peut prendre du temps, et le temps c'est de l'argent qui ne rentre pas ! Demandez conseil à votre notaire avant de vendre en viager, il saura vous alerter sur toutes les précautions à prendre.
Stéphanie Swiklinski
2019-12-04